Pourquoi certaines personnes souffrent de TCA

Troubles du comportement alimentaire

Pourquoi certaines personnes souffrent de TCA ?

Aujourd’hui encore, il est difficile de définir précisément les origines d’un TCA qui sont rarement uniques et qui sont étroitement liées à l’histoire personnelle, les facteurs génétiques et biologiques, aux éléments psychologiques, à l’environnement familial et au cadre social de la personne concernée. Il s’agit donc d’éléments multifactoriels, ce qui en illustre bien toute la complexité.

L’expérience montre qu’il existe un certain nombre d’éléments que l’on retrouve régulièrement chez les personnes victimes d’un trouble alimentaire. Il est toutefois important de ne pas généraliser et de tenir compte avant tout de l’histoire personnelle de chacun.

On entend régulièrement parler de facteurs de risque et de vulnérabilité, d’éléments déclencheurs ou qui entretiennent les troubles. Autant de termes qui peuvent porter à confusion tant la manifestation des TCA est complexe.

Selon Sophie Vust (2012) peu de facteurs de risque sont spécifiques aux TCA. Un seul facteur n’est pas suffisant pour expliquer l’apparition d’un trouble alimentaire. Mais leur combinaison peut rendre l’individu susceptible de développer un tel trouble. « Ces différents facteurs s’associent et se complètent mutuellement. »









Voici quelques exemples d’éléments retrouvables dans les situations de troubles alimentaires ; ils ne sont ni exclusifs, ni exhaustifs.

Le trouble du comportement alimentaire apparaît pour signifier que quelque chose de plus profond ne va pas.

Certains de ces facteurs peuvent déclencher le trouble, voire l’entretenir.

1. Les facteurs biologiques et génétiques :

Il existerait une possible prédisposition génétique aux TCA : en partie des anomalies au niveau des neurotransmetteurs régulant l’appétit et l’humeur. Ce champ de recherche est en plein développement.

Au niveau biologique et physiologique, la personne malade peut présenter certains des facteurs suivants :

  • Problèmes de poids, obésité dans l’enfance
  • Puberté précoce
  • Antécédents familiaux de dépression, d’anxiété, de troubles de l’alimentation

2. Les facteurs psychologiques :

La personne qui souffre de TCA peut présenter certaines des caractéristiques psychologiques suivantes qui, combinées à d’autres facteurs de vulnérabilité, vont favoriser l’apparition du trouble.

  • Mauvaise estime de soi et image de soi
  • Souci de réussite et de performance, perfectionnisme
  • Difficulté à s’affirmer
  • Très forte sensibilité, intolérance aux émotions
  • Evénement traumatique (violence, abus, maltraitances,etc.)

3. La sphère familiale et l’abord des émotions dans le cadre familial :

Sans pour autant dresser un « profil-type », il existe différentes caractéristiques potentiellement présentes au sein de la famille d’une personne souffrant d’un TCA. En voici quelques unes ci-dessous :

  • Difficultés à communiquer et à exprimer ses émotions
  • Difficultés à se séparer, gestion délicate des distances
  • Evitement des conflits
  • Manque d’ouverture sur l’extérieur
  • Importance de l’apparence
  • Absence d’autonomie de la personne dans sa famille
  • Parentification (inversion des rôles parents-enfants – l’enfant doit assumer des responsabilités d’adulte)
  • Grandes attentes et tendance à souligner les performances

Préoccupations propres des parents autour du poids et de l’alimentation

4. Les facteurs développementaux

L’adolescence est considérée comme une période particulièrement à risque; c’est à ce moment-là que se déclenchent une grande partie des troubles alimentaires. Il est important de réagir tôt, pour éviter que la maladie ne s’installe durablement.

A l’adolescence, beaucoup de choses vont se jouer autour du corps, de l’image de soi et de son identité, ainsi que de l’accès à l’autonomie. Ce sont des questions également centrales dans les TCA.

Adolescence et puberté sont deux phénomènes étroitement liés.

La puberté marque l’adolescence par des transformations biologiques et anatomiques importantes menant à la capacité de reproduction, cela peut générer passablement d’angoisse.

La biochimie du changement pubertaire n’affecte pas seulement le corps de l’adolescent, elle modifie aussi son monde interne, ses affects, ses émotions.

L’adolescence est le processus psychique qui permet d’intégrer les changements induits par la puberté. Il n’y a pas d’adolescence sans crise car celle-ci est le témoin d’une période sensible du développement. Cette phase de crise va nécessiter des remaniements psychiques chez le jeune mais aussi dans sa famille.

L’adolescent va osciller entre des efforts pour maîtriser son corps et des phases de régression. Il oscillera aussi entre le désir d’autonomie en s’affranchissant de ses parents, et le besoin de retour au cocon familial, d’où l’image du jeune « ni enfant ni adulte », mais entre deux. Cette phase d’adolescence plonge le jeune dans des émotions intenses de peurs, doutes, honte, incertitude etc.

Depuis quelques décennies, la puberté se fait de plus en plus tôt, et l’on observe l’apparition de TCA à des âges encore plus précoces.

5. Cadre culturel et social

Les troubles alimentaires se sont développés essentiellement dans les sociétés de type occidental où la nourriture est abondante et où, paradoxalement, la minceur, le contrôle de son apparence et de son poids sont associées à l’idée de beauté, de performance, d’efficacité et de réussite. Certaines contraintes se retrouvent parmi les contextes culturels et sociaux dans lesquels on constate davantage de TCA, en voici quelques exemples :

  • Pressions sociales
  • Images du corps idéal
  • Culte de la minceur
  • Idéal de perfection
  • Régimes

Certains milieux reconnus pour leurs exigences au niveau de l’apparence, de la minceur et de la performance physique, regroupent un nombre de personnes souffrant d’un trouble alimentaire au-dessus de la moyenne.

Ce sont par exemple et de manière non exhaustive: le mannequinat, la danse classique, le patinage artistique, la natation ou d’autres milieux sportifs.

Attention ! La survenue d’un TCA a également un impact sur des phénomènes biologiques, psychologiques, et familiaux. Ces interactions réciproques entre causes et conséquences participent au maintien du trouble.